Rouen se maintient en battant Béziers
En battant Béziers au stade Robert-Diochon le vendredi 28 avril 2023 (34-17), Rouen Normandie Rugby a obtenu son maintien en Pro D2 lors de l’avant-dernière journée.
Le RNR jouera sa cinquième saison de suite en Pro D2 la saison prochaine. Deux semaines après avoir signé un succès capital à Colomiers (17-18), les Lions ont remporté leur dernier match à domicile de la saison contre Béziers (34-17) qui leur permettra de se rendre en toute sérénité à Mont-de-Marsan dans huit jours pour la dernière journée.
Les Normands ont assuré seul leur maintien sans avoir à regarder les résultats de leurs concurrents : Montauban, Soyaux/Angoulême et Carcassonne.
Ils se sont facilités la vie en marquant assez vite deux essais sur des coups d’éclat de Masilevu et Gontineac (18e et 21e). Ils ont viré à la pause avec 12 points d’avance et ont marqué trois nouveaux essais en deuxième. Même s’ils en ont concédé deux sur mauls, ils empochent le bonus offensif, soit un point de plus au classement. Avec 58 points, le RNR bat son total en Pro D2 (54 en 2020-2021 et 49 la saison passée). Le club a aussi de bonnes chances de terminer à la 12e place, son meilleur classement depuis l’accession en 2019.
Les Normands ont d’emblée pris l’initiative mais ils ont dû attendre la 7e minute pour obtenir une première occasion, une pénalité que Lydon ne parvenait pas à convertir des 40 m. Le buteur du RNR n’était pas plus heureux sur une nouvelle tentative de plus de 45 mètres (14e). Auparavant, Masilevu s’était distingué sur une percée au cœur de la défense au milieu du terrain mais son coup de pied à suivre sortait des limites (9e).
Le jeu se cantonnait autour des 40 m mais le RNR se faisait une énorme frayeur quand Olender était contré juste devant sa ligne, laissant Béziers marquer un essai facile (17e). Il était cependant annulé car un avant-avant avait été commis au préalable par les Héraultais. Sur la mêlée qui s’ensuivait, le ballon sortait rapidement, Peleseuma délivrait une passe sautée pour l’ailier Masilevu à hauteur de la ligne médiane. Il déboulait dans son couloir gauche et prenait de vitesse toute l’arrière-garde de Béziers pour le premier essai de la soirée (5-0, 18e). Pas le temps de souffler, le centre Gontineac s’illustrait à son tour par une percée de 40 m qui l’amenait sous les poteaux (12-0, 21e).
Privé de H. Diaye pour un carton jaune (23e), le RNR concédait ses premiers points sur une pénalité de Dreuille (12-3, 24e) qui manquait une nouvelle tentative neuf minutes plus tard. Alors que les Lions devaient se passer de Jimi Maximin et Mapapalangi blessés, ils étaient à deux doigts de marquer un troisième essai sur un déboulé de Gontineac mais Masilevu manquait la réception de la passe à 5 m de la ligne (37e). Sur la mêlée, le pack produisait son effort et donnait l’opportunité à Lydon de creuser l’écart juste avant la pause (15-3, 39e).
La deuxième période débutait sur une cavalcade d’Olender, sur près de 80m. L’ouvreur du RNR était repris à dix mètres de l’en-but (41e). Les Lions acculaient les Héraultais devant leur ligne mais de petites fautes les empêchaient de marquer. Jusqu’à ce qu’une poussée en mêlée mette Béziers au supplice. Le ballon était expulsé vers l’en-but et aplati par Samuel Maximin qui avait surgi comme un enragé (22-3, 46e).
Béziers se rebiffait sur un essai en maul (22-10, 50e), faisant planer un doute. Blessé depuis décembre, le talonneur Bonnot faisait enfin sa rentrée avec le RNR qui resserrait sa défense alors que les échanges étaient tendus et confus.
La délivrance intervenait à la 68e minute au terme d’une interminable séquence de pilonnage, marquée par d’innombrables fautes biterroises. Sur une passe sautée de Campeggia, Lydon marquait le quatrième essai du RNR (27-10, 70e). Le carton jaune de J. Maximin (71e) mettait les Normands en difficulté sur un nouveau maul, conclu par le talonneur Lalevée (27-10, 72e).
Les Lions repartaient à l’assaut grâce à une chevauchée de Surano qui grattait une pénaltouche à 5 m (74e). Au bout de trois minutes d’efforts, W. Ndiaye passait un bras sous la meute pour le cinquième essai, synonyme de bonus offensif (34-17).
REACTIONS
Nicolas Godignon (entraîneur de Rouen) : « Je suis sacrément fier des mecs qui y ont mis la manière. On a pris le match par le bon bout après un quart d’heure d’observation. On ne peut pas demander beaucoup plus d’une équipe en termes d’énergie et d’envie. Le seul regret, ce sont les deux cartons jaunes car ce sont des fautes de maîtrise. On doit aussi mieux défendre sur les ballons portés. Après ça, on n’a pas vraiment été mis en danger, notre attaque a été performante, on a su tenir le ballon et la défense a été agressive. Il y a de très bonnes choses avec ce maintien décroché à la maison, ainsi qu’une douzième place qui nous tend les bras et le record de points en championnat. C’est pas mal, j’avais dit en arrivant ici qu’on écrirait pas mal de choses. Cette année, on a réussi à battre Mont-de-Marsan, à gagner à Colomiers après l’avoir battu chez nous, à prendre trois bonus offensif…Il y a pas mal de satisfactions. C’est le sentiment de partir avec le devoir accompli. »
Fabien Vincent (capitaine et troisième ligne de Rouen) : « On a mis beaucoup d’intensité devant comme derrière. On sort avec le maintien à domicile et le bonus offensif. Tout est bien qui fini bien. On avait à cœur de faire quelque chose de bien. Moi, j’espère jouer mon 200e match la semaine prochaine à Mont-de-Marsan pour ma dernière. A Rouen, j’ai vécu des moments magiques avec les titres et les montées et d’autres tragiques avec les disparitions de Nemani (Waka) et de Jordan (Michallet). On ne les oublie jamais et il faut savoir jouer avec.
L’an passé, on a montré énormément de caractère. Cette saison, c’est un peu mieux, on a mis les choses dans l’ordre, notamment en battant les promus. Ce soir, j’ai joué devant ma petite fille. C’était la première fois car en hiver, elle ne pouvait pas venir. Toute ma famille était là aussi…C’était beaucoup d’émotion mais je suis resté concentré sur le match pour ne pas être submergé. »
Taylor Gontineac (centre de Rouen) : « ça fait du bien de pouvoir respirer avant la dernière journée car l’an passé, ce n’était pas fait à 20 minutes de la fin. On progresse même si hélas le staff change mais la base est là et j’espère que l’an prochain, ce sera de mieux en mieux. Ce soir, on était très sereins et calme même si vers la 60e on a commencé à nous exciter. Je garde en mémoire, le combat, l’ambiance, le stade plein. Moi, c’est ma deuxième en pro et j’ai pris de la confiance avec les sélections avec la Roumanie. L’an passé, j’arrivais d’es Espoirs et je voulais jouer tous les ballons. Désormais, j’ai appris à les trier et à rendre service à l’équipe. »